Je suis maintenant en Inde depuis presque quatre mois et j’ai décidé que c’était le bon moment pour vous raconter plus en détails ma nouvelle vie passionnante à Varanasi.
Pour commencer, je voudrais vous présenter mon quotidien au sein de Kiran. Ma mission ici est très variée car je travaille dans trois départements différents, à savoir le marketing, les formations professionnelles et le sponsoring. Je vous présente ici mon emploi du temps hebdomadaire :
Le marketing
Du lundi au mercredi, je prends le bus de Kiran dès 8h (enfin entendons-nous bien, 8h veut plutôt dire 8h30, voire 8h45 ici). On traverse la campagne pour aller en ville à Suryoday, qui est le café/boulangerie où l’on y propose des boissons et de la petite restauration.
On m’a demandé d’aider le staff à rendre le café plus agréable et améliorer le service pour attirer plus de clients, et ainsi obtenir plus de fonds pour l’ONG. Du coup, il va falloir modifier ce papier-peint rose Barbie et enlever ces néons qui nous agressent la rétine !
Après avoir passé un peu de temps à Suryoday à comprendre le fonctionnement des lieux, excitée comme une décoratrice d’intérieur devant un immeuble plein de potentiel, je partage avec mes collègues mes ambitions de rénovation du café. Mais, mon enthousiasme est vite refroidi par des réflexions du genre : « non, on ne peut pas installer une nouvelle enseigne sur la façade ; les singes vont la saccager » ou encore « on ne peut pas garder des plantes à l’intérieur ; elles meurent après 4 jours ». Ah oui d’accord, il va falloir s’adapter au mode indien et accepter que le changement, c’est… pas maintenant, enfin pas pour tout de suite… À la moindre petite cuiller que je veux acheter pour le café, ils me disent : « d’abord, tu fais un plan d’action, et puis, on en discute ! ». Bon d’accord, j’exagère un peu mais la réalité ne s’éloigne pas tellement de ça.
Je prends donc mon courage à deux mains et entame des plans de tout ce qu’on veut changer, avec budget, argumentation, photos, images d’inspirations, ligne du temps de mise en œuvre des rénovations, et même des plans de fabrication des meubles qui seront produits par les charpentiers de Kiran. J’ai cru comprendre que les Indiens aimaient la paperasse (On en parle de la demande de visa pour l’Inde ?!). Alors, je m’exécute. Après de nombreuses discussions sans fin, les plans et le budget sont validés ! Alléluia !
Au jour auquel j’écris, on a beau avoir reçu l’autorisation pour commencer les travaux, on attend toujours de recevoir les fonds pour passer à l’action. Ah oui, je ne vous ai pas dit ?! Il faut d’abord faire une demande au département des finances listant toutes les dépenses nécessaires et recueillant la signature de tous les responsables impliqués dans le projet. Ah, bureaucratie quand tu nous tiens ! Vous l’aurez compris, tout est très lent ici. Mais en fin de compte, il vaut mieux en rire !
D’ailleurs, je passe de très bons moments avec mes collègues, Jacky et Rakesh. Ils sont adorables et travaillent de manière dévouée pour faire évoluer le café. Rakesh est arrivé au Centre lorsqu’il avait 8 ans, pour suivre un traitement suite à une déformation de ses jambes due à la polio. Kiran lui a offert des soins, un accès à l’éducation et lui a permis une insertion dans la société, jusqu’à lui proposer un travail à Suryoday, bien des années plus tard. Il m’explique, avec beaucoup d’émotion, que l’organisation l’a soutenu dans ses études et a répondu à tous ses besoins financiers jusqu’à ce qu’il devienne indépendant, comme un papa et une maman auraient fait pour leur enfant. C’est pourquoi aujourd’hui, il est extrêmement reconnaissant de tout ce que l’ONG a fait pour lui.
En attendant les rénovations, j’élabore de nouveaux plats avec le staff pour diversifier le menu. Mon rêve serait évidemment de proposer de bonnes frites belges et des gaufres de Liège. Par contre, pas sûr que les Indiens soient prêts pour la nourriture occidentale. Quand on leur présente un plat sans garam massala ou chili, ils en viennent presque à se demander si c’est comestible !
On modifie également le packaging de certains produits. La prochaine étape sera d’entraîner le personnel à devenir plus professionnel et à mieux répondre aux besoins des clients, et en anglais s’il-vous-plaît ; ce qui n’est pas gagné d’avance !
Les formations professionnelles (art & design)
Le jeudi, je travaille pour la section « art et design », au sein de laquelle des personnes handicapées fabriquent des produits, tels que des écharpes en soie, des carnets, des bijoux… J’aide à développer la production et de temps en temps, je donne un coup de main dans la fabrication des objets.
C’est très chouette parce que cela me permet d’être plus en contact avec les apprentis et de voir que le handicap n’est absolument pas un frein à une activité professionnelle.
Le responsable de l’unité, Anil, est un artiste passionné qui cherche à diversifier les produits artisanaux fabriqués à Kiran. Cette semaine, il a commencé à enseigner la peinture aux apprentis pour stimuler leur créativité. C’était très sympa et aussi drôle de voir la mine dubitative de certains face aux toiles abstraites de leur enseignant.
Le sponsoring
Et pour finir, les vendredi et samedi (on travaille un samedi sur deux), je m’attèle à la tâche du sponsoring avec ma collègue Aradhana.
Ce travail consiste à créer des liens avec la communauté d’amis de Kiran, au moyen d’une communication via les réseaux sociaux, de rencontres de nouveaux donateurs et d’organisation d’évènements.
Ici, ce genre de communication ne se fait pas que sur Facebook. Ma collègue a aussi créé un groupe whatsapp (Kiran’s friends) de plus de 100 personnes pour les informer quotidiennement des activités de Kiran. Ce serait inimaginable en Belgique mais ici, ils n’ont pas l’air d’être importunés par tous ces messages…
Cette unité n’existe que depuis l’année dernière mais a une grande importance. Kiran a besoin de dons, plus que jamais. On travaille donc sur la visibilité de l’ONG en informant de son activité. On a fabriqué des boîtes de donation qu’on distribue dans des magasins et des hôtels, ainsi que des brochures sur l’organisation. Il faut sans cesse créer de nouveaux contacts.
Après le travail
Bien sûr, la mission ne s’arrête pas là ! Une fois le travail terminé, je passe du temps avec les enfants à jouer, discuter ou encore les aider pour leurs devoirs. Ce sont des moments plein de joie et de partage qui rendent la mission plus belle.
Merci Adeline pour ce premier blog! Continue, ca nous nous fait plaisir de pouvoir te suivre d’un peu plus pres, bien que loins. Bises du Laos, Laurent.
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Merci Laurent! Bises à vous 4
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Bel engagement, bravo Adeline et bonne chance pour la suite!
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Merci Roxane! J’espère que tout roule de ton côté!
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Ad, c’est génial ! Tu semble être super occupée. Je me réjouis déjà de lire la suite !! 😀
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Merci Lau!!
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Superbe expérience Adeline! Tu rayonnes sur les photos!! Tout lu et déjà en attente d’un nouvel article! Merci de partager! 👍
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Merci Catherine! Ca me fait super plaisir! J’espère que tout va bien de ton côté!
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C’est génial de te lire ! Tu dégages plein d’entrain !
Gros kiss
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Merci Laeti!! Bisous
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Merci Adeline de nous partager ta vie en Inde.
Cela nous fait vraiment plaisir de pouvoir mieux comprendre le projet et les difficultés pour faire avancer les choses .Tu l’ air de prendre les choses avec beaucoup d’ humour.
Le plus important reste la gentillesse des personnes qui t entourent.
Kiss kiss Et bonne continuation
Béné et Baudouin.
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Merci Adeline d’avoir pris le temps de ‘raconter’ tes journées. Bonheur de te lire, bonheur surtout de te sentir si heureuse, à la découverte d’un monde plein de surprises… Tous ont l’air si heureux! Vive la solidarité!
Gros bisous.
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Bravo, Adeline, continues =D, c’est trop génial ce que tu fais, Béné et moi venons de visiter les habitants à Agats en Nouvelle-Guinée et avons été agréablement surpris par l’accueil de ces derniers , il ont malheureusement à devoir nettoyer sans cesse les déchets plastics apportés par la mer, est ce que tu as aussi ce problème ? Bénédicte et Jean-Pierre de Harenne
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Chers Béné et Jean-Pierre, Merci pour votre commentaire que je ne découvre seulement maintenant… Effectivement, ici aussi, les rues sont envahies de déchets. La conscience écologique n’est malheureusement pas encore d’actualité à Varanasi. À bientôt!
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